Faire de la plongée en profondeur et avec tuba à l’île Maurice est une aventure palpitante que vous ne risquez pas d’oublier, mais pour s’assurer de pouvoir continuer à profiter de cette activité à l’avenir, il est primordial de protéger cette île magnifique : ses mers, son littoral et sa vie sauvage. Nous avons demandé à notre ami, le Dr Jean-Luc Solandt, un expert en biodiversité à la Marine Conservation Society, de nous donner ses meilleurs conseils afin de profiter des eaux de l’île de manière responsable.

Comment faire de la plongée autour des barrières de corail ?

Les barrières de corail sont extrêmement fragiles et il faut parfois des décennies pour qu’elles se développent. Pratiquez la plongée avec tuba loin du récif et prenez soin à ce que vos palmes ne mélangent pas le sédiment marin, car ceci pourrait recouvrir les animaux vivant dans le récif. Ne touchez pas et ne vous tenez pas debout sur le récif ou d’autres formes de vie marine : même le contact le plus délicat risque d’endommager le corail. Assurez-vous que votre agence respecte un code de conduite strict en matière d’excursions dans le milieu marin, notamment en évitant l’ancrage sur le récif.

Avez-vous quelques astuces rapides dont nous pouvons nous rappeler ?

• Ne touchez pas les coraux. Ceux-ci forment une barrière de corail. Ce sont des animaux délicats qui peuvent mourir si vous les touchez.

• Ne vous agrippez pas au fond marin, sauf pour votre propre sécurité si vous vous trouvez dans un courant.

• Faites attention à vos palmes et à celles de vos compagnons de plongée. Si un compagnon de plongée est sur le point de heurter des coraux, prévenez-le.

• Maintenez une flottabilité neutre. La flottabilité neutre signifie que vous pouvez bouger exactement où vous voulez dans l’eau, sans couler ni remonter de manière involontaire. Ceci permet d’éviter les accidents avec les coraux ou la vie marine. Demandez à votre instructeur de plongée de vous aider si vous éprouvez des difficultés.

Qu’en est-il des photos ?

• Vous pouvez prendre des photos (mais ne prenez rien d’autre lors de votre session de plongée). Prenez particulièrement soin de ce qui vous entoure lorsque vous prenez des photos (notamment vos palmes) et faites très attention avec le flash, qui peut faire fuir les poissons et d’autres créatures. Le flash peut facilement effrayer les poissons. N’oubliez pas : plus ils sont détendus, plus leur comportement sera naturel et plus il sera facile de les admirer.

Des conseils à prendre en compte pour la plongée de nuit ?

• Si vous plongez la nuit, prenez garde à ne pas éblouir les poissons qui dorment directement dans les yeux avec votre torche. Cela peut les perturber et les stresser. Comme avec le flash, évitez de stresser la vie marine avec des lumières vives.

• Ne touchez pas et n’embêtez pas les tortues qui dorment ou qui se reposent, surtout en plongée de nuit.

Qu’en est-il de la vie marine ?

• Faites attention aux créatures venimeuses telles que les cônes, les poissons-scorpions, le corail de feu et les poissons-pierres, que vous pourrez tous retrouver à l’île Maurice. Le mieux est de ne pas y toucher. Si vous pataugez simplement ou que vous regagnez votre bateau de plongée, portez des chaussures aquatiques, qui sont également idéales pour vous protéger des oursins pointus. Toutefois, n’oubliez pas qu’aucune de ces créatures ne cherche à vous faire du mal. Faites juste attention et profitez de la vie marine.

Qu’en est-il de l’observation des tortues ?

• Les tortues imbriquées et vertes creusent leurs nids sur les plages mauriciennes. À l’île Maurice, la saison de nidification a lieu entre novembre et mars. Vérifiez s’il existe des recommandations quant à l’observation de la nidification et de l’éclosion des tortues. Les lumières vives artificielles peuvent désorienter les bébés tortues, qui risquent de se diriger vers les terres au lieu de l’océan. Rendez visite à un centre éducatif sur les tortues et réservez une visite pour en savoir plus à propos de ces créatures incroyables.

Qu’en est-il des souvenirs ?

• N’achetez pas de spécimens de la vie marine vendus comme souvenirs lorsque vous êtes à l’étranger. Il est possible qu’il s’agisse d’espèces protégées, et beaucoup sont illégaux à importer au Royaume-Uni. Les animaux du récif sont déjà un cadeau en soi, ne les achetez pas pour les offrir.

Que peut-on faire d’autre ?

- Respectez les cultures locales. Renseignez-vous sur les traditions, les tabous et les comportements locaux auprès de l’équipage local à bord des bateaux de plongée.

- Portez une protection solaire qui ne soit pas nuisible pour le récif. Lisez l’étiquette. Un produit étiqueté « non nuisible pour le récif » ne veut pas forcément dire que c’est le cas. Reportez-vous toujours à la liste des ingrédients pour vous assurer que le produit est exempt de substances pouvant endommager le récif (telles que l’oxybenzone, le butylparabène, l’octinoxate et le 4-méthyl benzylidène camphre qui, d’après des études, peuvent toutes provoquer le blanchissement du corail, même à de faible taux).

- Évitez les produits de toilette qui contiennent des particules de microplastique. Évitez de contribuer à la « soupe plastique » en suivant ce guide.

- Renseignez-vous sur les fruits de mer et poissons durables. Consultez notre guide responsable des poissons pour obtenir une liste de fruits de mer et de poissons durables. Ne mangez pas de poissons-perroquets, car ils se nourrissent des algues des récifs, ce qui permet au corail de rester en bonne santé. N’utilisez pas de bouteilles en plastique à chaque fois que vous avez soif. Choisissez un complexe hôtelier qui est doté de sa propre station de dessalement et prenez votre bouteille réutilisable. En tant que client, surtout si vous visitez une île où le recyclage ou l’ensevelissement des déchets est limité, essayez de réduire la quantité de plastique que vous laissez derrière vous. Faites le moins de déchets possible, comme vous le feriez chez vous.

- Compensez vos émissions de carbone. Nous avons tous entendu parler des émissions liées aux déplacements… Il existe plusieurs sites Web, tels que www.myclimate.org, permettant de calculer la quantité de CO₂ produite en voyageant et de faire des dons à plusieurs projets pour compenser vos émissions. Pourquoi ne pas planter un arbre ou deux, ou encore faire un don en faveur d’une association de conservation locale ?

Pour en savoir plus sur la Marine Conservation Society, nous vous invitons à les suivre sur Facebook, Twitter et YouTube.

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Crédit photo : Saeed Rashid Photography MCS