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Moorthy Nagalingum : mentor des artistes mauriciens

Moorthy Nagalingum

Du haut de ses 78 ans, Moorthy Nagalingum, fondateur du Salon de Mai ayant lieu chaque année et pionnier local de la peinture postcoloniale, contemple sereinement le monde artistique de l'île Maurice. Sa carrière fut rythmée de nombreuses tentatives et animée de réussites comme d'échecs. Le temps s'écoule et, selon lui, il en va de même pour tout le reste.

C'est avec ses lunettes sur le bout de son nez et son béret sur la tête que Moorthy Nagalingum nous accueille dans son atelier bien rangé. Il est difficile de croire que toute une vie de travail ait pu voir le jour dans ces quelques mètres carrés où chaque objet et peinture possède un emplacement et une signification spécifiques. Les œuvres pendues aux murs attirent immédiatement votre regard. Des couleurs vives accompagnées de mouvements et de courbes élégants, témoignant d'une forte inspiration du monde féminin.

Moorthy Nagalingum passe aujourd'hui beaucoup moins de temps sur des expositions. Il ne se soucie pas réellement du devenir de ses tableaux d'ici dix, vingt ou trente ans. Toutefois, il reste fidèle au thème qu'il a découvert pendant ses études des beaux-arts.

« L'homme est demeuré l'un de mes thèmes préférés depuis le jour où j'ai découvert  les différences frappantes qui distinguent l'homme et la femme, au cœur même de leur être », dit-il. « À la fin des années 50, on peignait à l'île Maurice seulement et exclusivement des paysages. C'était tout ce que je connaissais, jusqu'à mes études en Inde. Huit années d'études m'ont permis de trouver ma propre identité et de me porter juge de la situation des beaux-arts sur l'île Maurice. J'ai pris conscience de tout ce qu'il me restait à apprendre de cette planète, dans ce pays dont la civilisation remonte à plus de mille ans.

Moorthy Nagalingum revint sur l'île en 1963, après avoir étudié à l'École des arts de Madras, en Inde. Malgré une lutte désespérée contre le chômage, rien ne su l'éloigner des beaux-arts, même les regards de ceux considérant les artistes comme des personnes ayant échoué dans d'autres domaines.

Il raconte l'histoire de sa vie : « Je suis resté sans emploi pendant de nombreuses années. C'était très difficile, mais je refusai d'abandonner. En 1978, j'ai commencé à donner des cours à l'institut Mahatma Gandhi. Puis j'ai eu une idée : j'ai décidé de lancer le Salon de Mai. Le but était d'offrir aux jeunes talents locaux l'opportunité de contempler les œuvres d'artistes célèbres et de pendre leurs tableaux à leurs côtés. »

Depuis lors, le projet est devenu un événement local récurrent visant à découvrir et présenter les œuvres d'artistes établis et celles de débutants en même temps. Fidèle à 30 années de tradition, Moorthy Nagalingum a une nouvelle fois honoré de sa présence l'exposition de l'an dernier.

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