L’ananas est toujours le bienvenu sur toutes les tables mauriciennes. Que ce soit dans les cocktails, les salades de fruits ou sur les plateaux de fruits tropicaux, l’ananas apporte une saveur unique très représentée dans notre cuisine insulaire.

L’île Maurice partage une longue et étroite histoire avec ce fruit d’Amérique du Sud de la famille des broméliacées. Au 19 ^e siècle, les ananas étaient cultivés à Port-Louis, qui abrite aujourd’hui le Jardin de la Compagnie des Indes. Ce fruit couronné de feuilles pointues rigides et recouvert d’une écorce orange est disponible toute l’année grâce au climat favorable de l’île ; l’ananas Victoria en est la variété la plus commune. Petit et savoureux, cela fait maintenant des années qu’il est exporté vers l’Europe.

Sa chair aigre-douce jaune se marie bien aux plats tropicaux à base de poisson et elle apporte plus de saveur aux brochettes de viande grillée. Dans la cuisine chinoise, les ananas sont incorporés aux sauces aigres-douces ainsi qu’aux chop sueys. Pour satisfaire aux papilles des habitants du coin, les vendeurs de rue proposent le fruit simple ou au vinaigre, ou agrémenté d’une pincée de sel au piment et de pâte de tamarin. Il n’est pas rare de voir des étudiants et des travailleurs rassemblés autour des stands pour goûter à cet en-cas appétissant.

L’ananas est souvent servi caramélisé au sucre de canne muscovado en guise de dessert, et ses pelures sont cuites et passées au chinois pour faire des mousses et des gelées. Comme avec la papaye les bienfaits de l’ananas sur la santé sont nombreux : il bénéficie notamment de propriétés anti-inflammatoires, ainsi que de quantités élevées de bromélaïne et de vitamine C lorsqu’il est servi cru.

L’ananas est si profondément ancré dans la vie quotidienne mauricienne qu’il apparaît même dans les sirandanes (devinettes locales) et les expressions créoles amusantes. Pour certains habitants, le pelage d’ananas est un travail qui se transforme presque en véritable forme d’art. En effet, pour les novices, peler un ananas est une affaire difficile. Il faut des mains expertes sur les plages locales ou sur les marchés pour que ce fruit épineux se transforme, en quelques minutes, en une sculpture savoureuse.

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